Mère Russie – 2 au 9 août 2019

Vous connaissez ces cartes du monde à gratter… Je me souviens m’être sentie dans la peau d’une arnaqueuse le jour où j’avais gratté la Russie. Bah oui, j’avais passé trois jours à St-Petersburg. 

J’avais commencé à payer ma dette en visitant Moscou.

Et là, je m’apprête à en rembourser une bonne partie en parcourant l’Altaï. Merci Wiki, voici la définition : Altain nuruu les « chaînes de montagnes d’or ») est une chaîne de montagne d’Asiedont l’appellation comprend diverses acceptions liées à la zone située entre la Russie, la Chine (province du Xinjiang), la Mongolie et le Kazakhstan et où les grands cours d’eau Irtych et Ob prennent leur source1.

On quitte Barnaul pour Gorno-Altalsk et son musée Anoknin, on rencontre Ksenia et Maya qui nous guideront dans notre périple russe. On s’enfonce dans la vallée Karakol où poussent quantité d’herbes médicinales. Marina, une ancienne, nous parle de l’hospitalité, des rapports entre hommes et femmes, des yourtes et des traditions nomades. On est si loin de Moscou, loin de l’Europe. 

Marina parle un russe lent, soigné, en détachant les mots et les phrases et je suis très surprise d’en comprendre une partie non négligeable. 

Marina

Cette région a les pieds enfoncés dans un passé antérieur aux Soviets et se bat pour conserver des traditions ancestrales. 

En bleu et rouge – Is there life on Mars ?

Journée de contrastes avec un arrêt près d’un lac d’un bleu-vert irréel au fond changeant. « Geyser Lake » disent les locaux, mais son aspect est loin des geysers islandais. Ensuite, direction Mars ! Des montagnes, dans la vallée Kyzilchin, aux couleurs rouges orangées qui, cette-fois, trouveraient facilement leur place en Islande, du côté de Landmannalaugar. Nous parcourons quelques kilomètres à pied sous un soleil de plomb. Peut-être une manière pour nos guides de vérifier notre condition physique avant la grande marche du lendemain. 

Lac Geyser
Mars

Aktru

Nous changeons de véhicule pour un antique Zil soviétique, très haut sur roue, qui est indispensable pour nous mener à bon port : le camp de base Aktru. Deux heures pour 8 kilomètres de pistes et rivières. Je sais enfin d’où les montagnes russes prennent leur nom !!

Zil

Comme la montée vers le Nid du Tigre, mais en plus dur.

10 kilomètres… c’est la longueur de la marche pour arriver au Lac, à 2840m d’altitude. Une promenade de santé que je me disais. Oui, au début, le long de la rivière, c’était bien ça. Mais au fur et à mesure que nous prenons de l’altitude, le sentier disparait et fait place à un pierrier. Ma montre connectée à qui j’avais dit « ma grande, on va en en promenade », me demande sans cesse « tu fais une pause ? » tellement ma marche est pesante. Pas après pas, pierre après pierre, la progression se fait. Le souffle est court, la récupération lente.

Une participante a déclaré forfait avant même le départ. L’autre nous attendra au fond du dernier pierrier. 

Et à chaque pas, je me dis que ce chemin, il va falloir le redescendre sans tomber. Et je remercie mes bâtons de marche d’assurer un peu mon équilibre.

Je suis fière et heureuse d’être parvenue au sommet, mais ne piquerai pas pour autant une tête dans ce lac glacé ! Je laisse ça aux Russes et aux autres intrépides. 

Nous croisons plusieurs marcheurs, mais aussi des alpinistes pour qui le lac ne sera qu’une étape, un bivouac, vers des sommets réservés aux vrais montagnards.

L’hébergement étant sommaire, des wc « cabane au fond du jardin » et pas d’eau courante, le seul moyen de se laver après cette longue marche, est de profiter du Bania traditionnel russe, sorte de sauna. En attendant notre tour, nous fraternisons avec des locaux. Ici encore, mes maigres connaissances de la langue locale permettent de briser la glace.

Le Lac Bleu

Le lendemain, c’est bien sûr à nouveau un camion Zil qui nous ramène plus bas dans la plaine. Je vois mal comment un autre moyen de transport pourrait accéder au camp de base. Et je ne sais pas non plus quels véhicules leur succéderont le jour où ils lâcheront. Mais peut-être sont-ils immortels ? 

Vallée Chulyshman

Nous reprenons un minibus jusqu’au campement Katu Yarik. On nous fait parcourir les derniers kilomètres de descente raide à pied, la route étant très dangereuse pour les voitures, c’est un chauffeur local, à l’aide d’un 4×4 qui se charge de nos bagages.

Katu Yarik

Qui dit descente raide à pied, dit remontée raide à pied. Nous y reviendrons !

Nuit en cabanes, lessive à la rivière, toilettes au fond du jardin, et douches au bania. On s’adapterait presque à cette vie.

Bon. Est-ce maintenant que je vais cracher le morceau ? 

JE DETESTE LES CABANES AU FOND DU JARDIN. Non, ce n’est pas forcément le fait de devoir m’accroupir et viser entre deux planches… c’est l’odeur. J’ai développé une « stratégie » à base de foulard et de baume du tigre…. Mais rien qu’à m’en souvenir, j’ai encore le cœur qui se soulève.

Les « pyramides d’enseigne de l’Altai »

À ce détail près, je pourrais me faire à ce style de vie.

Nous allons nous promener du côté des champignons magiques ! C’est ce que nous promettent Julia, Ksenia et Maya. Après quelques kilomètres de grimpe dans une vallée étroite, je m’exclame « Mais c’est les pyramides d’Euseigne » !! Pour les curieux, voire ici pour la version russe ou là pour la valaisanne. . Ces drôles de pierres-champignons nous feraient presque oublier toute les plantes de marijuana qui poussent en liberté dans ces montagnes. Mais non, nous ne croisons pas de hippies locaux, tout au plus des randonneurs comme nous.

La Mongolie n’a pas le monopole du chant diphonique. C’est Oleg, un russe de l’Altai qui nous fait la démonstration de ses talents vocaux et instrumentaux dans sa yourte. Un moment hors du temps. 

Oleg

Avant de remonter à pied la dangereuse route, on nous emmène voir une spectaculaire chute d’eau. Bon, ce n’est pas les Victoria ou l’Islande, mais c’est tout de même très beau et sauvage. En chemin, je m’encouble (oui, c’est un helvétisme) et me retrouve avec un genou en sang. Rien de grave, juste une écorchure, mais qui saigne tellement que mes guides sont inquiètes.

Sérieusement, ça pique, la coupure est assez profonde, mais je sens bien qu’il n’y a rien de cassé. On désinfecte… et on repart. 

Les trois guides russes sont en plein conciliabule. Elles me regardent, toujours inquiètes. Elles parlent trop vite, je n’y comprends rien.

« Tu vas remonter avec le 4X4 et les bagages, il faut laisser ton genou se reposer ». Je crois que je n’ai jamais été regardée avec autant d’envie par mes camarades d’excursion.

Je suis à l’arrière avec les valises et Julia me fait promettre de ne pas regarder en bas « Seriously, it’s dangerous, some people panic ». Elle me dit aussi que le chauffeur va mettre la sécurité enfant pour ne pas que j’ouvre la porte dans un instant de panique. 

Je souris in petto… et obéis. J’ai profité des quelques minutes du trajet pour fermer les yeux et me remémorer des montées à Derborence, dans le Val d’Anniviers ou des routes escarpées et défoncées au Bhoutan. J’ai sans doute vu bien plus dangereux et impressionnant dans ma vie, mais une promesse est une promesse !

Cette nuit sera la dernière dans un hôtel pour plusieurs jours. Demain nous serons en Mongolie… et les tentes seront nos abris. Chargeons les batteries. Au sens figuré comme au sens propre. 

Vingt-quatre heures avec Nikita

Il y a dans les trains russes plusieurs classes de voyageurs. Celle qui nous est réservée comprend des couchettes pour quatre personnes. Nous serons 5. Je partage la mienne avec Sarah, une australo-américaine qui fait partie du groupe Intrepid, ainsi que Galina, une Russe d’un âge certain, ainsi que Vania, 4 ans, et sa maman.

Tous les voyageurs de mon groupe sont dans le même wagon mais nous sommes répartis dans des compartiments différents. 24 heures, c’est long. De quoi finir un roman, dormir, commencer un autre roman, se préparer un thé grâce au samovar du wagon, et surtout faire la connaissance de Nikita. D’abord de ses beaux yeux qui guignent par le fenêtre de son compartiment, à chaque fois que je passe dans le couloir.

Il a neuf ans, un t-shirt rouge marqué Russia et flanqué du drapeau de son pays, et surtout une grande curiosité et une drôle d’envie de rentrer en contact avec cette bizarre équipe anglophone.

Il tente un « hello », un « thank you » lorsque je le laisse passer. Il veut connaître toute l’étendue de mon vocabulaire russe et le compléter de mots nouveaux. Je vais chercher mon iPad et lui montre l’application qui me sert à enrichir mes connaissances. Nous jouons pendant quelques heures sous les yeux amusés de Galina. Les grands éclats de rires lorsque nous nous définissons, lui comme le maître et moi comme l’élève. Et je dois dire que j’étais très émue à Barnaoul lorsque qu’il m’a ouvert ses bras avec un grand до свиданияю

Au fond de mon sac un couteau suisse dont j’aurais pu me passer. Je voulais le lui offrir. Mais bien sûr, les choses ne sont jamais où elles doivent être et je n’ai pas pu lui laisser ce petit souvenir d’une rencontre improbable dans un train entre Karaganda et Barnaoul.

Un train pour Karaganda

Deux heures de train et nous arrivons à Karaganda. Les connaisseurs de Thiéfaine sont familiers du nom. Karlag…. Le Goulag de Karaganda. Un camp immense, de la taille de la France, au beau milieu du Kazakhstan. Et un ancien bâtiment du KGB transformé en musée, en mémoire des victimes.

C’est moins prenant, moins angoissant, moins étouffant qu’une visite d’Auschwitz, car les pièces les plus angoissantes sont des reconstitutions. Mais on n’en sort pas totalement indemne.

C’est depuis cette ancienne capitale minière que nous prenons le plus long train de ma vie – eh oui, le Transsibérien est encore sur ma liste de choses à faire. Nous passerons 24 heures dans d’anciens wagons russes pour quitter le Kazakhstan et arriver à Barnaoul.

Je dis adieu à Nazira, jamais deux sans trois. Peut-être que la prochaine fois ce sera sur mes terres.

Cinq jours avec Nazira

5 jours avec Nazira

Au moment de prendre mon billet pour le Kazakhstan, sa capitale se nommait Astana. Elle a été renommée depuis en Nur-Sultan, prénom de Nazarbaiev, celui qui a présidé le pays depuis l’éclatement de l’empire soviétique.

Y a-t-il eu des tractations ? Tu démissionnes enfin sans bruit et on renomme la capitale à ton nom ? Nul ne le sait.

J’arrive au petit matin, un chauffeur m’emmène à l’hôtel, je négocie un « early check in ». Il me faut quelques heures de repos avant « le grand rendez-vous de 18 heures ».

NurSultan n’est pas faite pour les piétons. Bien sûr, il y a des trottoirs, des feux rouges qui permettent de traverses les grandes artères, mais elle est immense. Lorsque, à la réception de l’hôtel, je demande qu’on m’indique la direction et le temps pour le plus proche centre commercial, on me dit 30 minutes (ok, ça va, je gère) « by taxi ». Oh…. Là c’est autre chose. Bon. Je ne visiterai pas Astana aujourd’hui et me contente de quelques pas non loin de l’hôtel, le temps de trouver un petit commerce et vérifier que le russe est toujours la langue dominante.

Le soir, rencontre du groupe, de notre guide pour les trois semaines à venir, elle s’appelle Yulia, est russe, drôle, et me réserve une jolie surprise.

A la quasi unanimité le groupe décide de ne rien savoir de l’itinéraire et du programme. Nous serons informés au jour le jour. On est là pour l’aventure, non ?

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Winds of Change – 27 juillet 2019

I follow the Moskva

Down to Gorky Park

Listening to the wind of change

An August summer night

Soldiers passing by

Listening to the wind of change

(Scorpions – 1990)

C’est vers 13 heures que Larissa me libère devant l’entrée du Parc Gorki. Ce haut lieu des jours moscovites accueille aujourd’hui un festival du Burger, des concerts, et quantités d’enfants petits ou grands venus profiter de l’ombre des grands arbres et de la fraîcheur des étendues d’eau. En hiver ils y patineront.

Avant cette pause bienvenue, Larissa m’a emmenée sur la colline des moineaux où on a un point de vue imprenable sur la ville. En se retournant, on fait face à un immense bâtiment stalinien : l’Université d’Etat de Moscou.

Puis nous passons une heure au couvent de Novodievitchi proche du Lac qui a inspiré Tchaïkovski pour son Ballet. Aujourd’hui on n’y voit plus que des canards. Pour l’aspect historique, je vous laisse lire Wikpedia qui en sait plus que moi. En amuse-bouche, sachez simplement que celui-ci est bien plus qu’un lieu de prière. C’est une forteresse, une “prison”, un lieu de multiples histoires, trahisons, pierres tombales. En réfection depuis plusieurs années, il n’est malheureusement pas à son avantage derrière les échafaudages. Notez que pendant la période communiste, il est devenu le Musée de l’Emancipation de la Femme !!

En parlant de Musée, le Muzeon Art Park, ou Parc des Statues abrite un cimetière d’art soviétique. Vous y trouverez plusieurs Lénine, Kossyguine, un ou deux Brejnev, d’autres figures centrales ainsi qu’un grand Staline situé ironiquement (?) devant un monument aux victimes des régimes totalitaires.

Le centre-ville est rempli de policiers et autres gens en armes et uniformes. J’apprendrai plus tard qu’une manifestation politique a eu comme conséquence plus de 1000 arrestations.

En suivant les conseils de Larissa, je prends la ligne 5 du métro, celle qui fait une boucle. Achetez un billet simple ou une carte journalière pour n’avoir pas de souci, et hop ! Longue descente, prenez le métro dans le sens qu’il vous plaira et sortez à chaque arrêt pour prendre une photo. C’est splendide.

Et comme les wagons passent toutes les deux minutes, vous n’aurez pas à attendre.

C’est déjà l’heure de quitter Moscou par un vol de nuit pour Astana Nur-Sultan.

Devant moi marchait Larissa … 26 juillet 2019

C’est le début d’un long voyage….

Ceux qui aiment les longs voyages vont bien rire à la modestie de ce que j’appelle un long voyage.

On dira donc que c’est un long voyage à ma mesure.

Trois semaines et des poussières.

Peut-être aussi me semble-t-il long car je l’ai rêvé depuis plus d’un an.

On rembobine… ?

Un jour de printemps 2018, quequ’un crie sur internet : “On va organiser un voyage extraordinaire. On vous dit quand et où on part. On vous dit aussi quand et où on arrive. On ne vous dit rien de ce qui se passe entre deux. Y a-t-il des intéressés ?

Tout au fond de la classe d’internet, je me suis vue lever la main. Moi moi moi !!!

Évidemment, il y avait beaucoup d’appelés et je ne faisais pas partie des élus.

Pourtant, quelques jours plus tard, un coup de téléphone m’apprend que je suis à nouveau en lice. Suis-je toujours intéressée ? Tu parles !

Donc je m’inscris… et petit à petit les informations arrivent. On part du Kazakhstan, On arrive en Mongolie. Entre les deux il y aura de la Russie. Et il y aura du train, du 4×4, du bus, du cheval, de la marche…. (oui, de la marche…).

On est en automne 2018, et la perspective de ce voyage entraine un certain nombre de conséquences. Deux sont particulièrement drôles :

  • J’apprends le russe
  • Je me mets à la marche et parcours tous les dimanches les merveilleux wanderwegs du pays.

Bon, il y en a une troisième : Je fais des heures supplémentaires car ce voyage est violemment cher.

En 2019, c’est le moment, entre une vadrouille en Biélorussie et un autre dans le Sud de l’Afrique, de préparer les demandes de visas et réserver les vols.

Oh… Aeroflot vole sur le Kazakhstan avec une escale à Moscou, ce serait bien de s’y arrêter pour tester un peu mon russe.

Et voilà, cette année est passée si vite, et c’est de la capitale russe que j’écris ces lignes après avoir passé une journée à trotter après Larissa ma guide. J’ai appris un nombre incroyable de noms d’architectes tout en ouvrant grand mes mirettes devant les splendeurs moscovites.

Sans blague, on n’est jamais assez préparé. Cette civilisation a une histoire d’une telle densité que je me sens perdue dès qu’on me parle d’événements antérieurs au XXème siècle.

Allez…. Impressions générales…. Tout d’abord, Moscou est immense. Le centre lui-même est très grand, et je ne me sentirais pas de taille à le visiter entièrement à pied, ce que j’adore pourtant normalement. Heureusement que le Métro est efficace, bon marché, et par ailleurs, souvent spectaculaire.

Le Mausolée de Lénine était fermé. Décidément, après celui de Mao, je suis maudite. Derrière la place rouge à voir de jour, comme de nuit où elle prend une dimension différente, le Kremlin.

Si vous êtes de ma génération, ce nom évoquera Brejnev et ses successeurs, les temps sombres de la guerre froide. Ou, si vous êtes plus jeune, peut-être penserez-vous à Poutine et à ses manipulations pour placer ses pions aux postes dirigeants du monde.

Si au contraire vous êtes plus instruits, vous saurez que derrière les murs rouges de la forteresse ne se trouve pas seulement le bureau de Vladimir Vladimirovich, mais des palais et des cathédrales

Allez, en vrac (merci ki ? Merci wiki !)

  • La cathédrale de l’Archange Saint Michel
  • La cathédrale de l’Annonciation
  • Le palais à Facettes
  • La cathédrale Verkhospasskaïa
  • Le palais du Patriarche
  • Le clocher d’Ivan le grand
  • Etc.

Alors oui, allez-y, et achetez vos billets à l’avance pour éviter de faire la queue aux caisses. Préparez-vous également à passer l’un ou l’autre contrôles de sécurité… laissez votre couteau suisse à l’hôtel de peur de devoir le laisser dans une consigne.

Il y a de vraies splendeurs. Je me suis retrouvée bouche-bée en entrant dans une cathédrale. Attention, dans la plupart des églises, les photos sont interdites. Rattrapez-vous à l’extérieur.

Le centre de Moscou est absolument splendide, très bien entretenu, avec des espaces verts à foison, ne manquez pas celui situé tout proche de la Place Rouge, au bord de la rivière Moskova, aménagé il y a peu.

Moscou a une réputation de ville chère. Ce n’est pas entièrement vrai. J’ai payé mon petit drapeau russe un fraction du prix qu’on m’a arraché au Zimbabwé pour le même objet. Vous mangez très correctement pour 10 euros tout compris. J’ai goûté un bon borsch à mon hôtel hier soir et de délicieux pelmenis chez Kompot (C’est au sous-sol). Le décor de ce restaurant est curieux. Des alcôves sont arrangées comme des pièces différentes, séparées les unes des autres par des bibliothèques, et figurent des salons ou salles à manger chez des privés. A recommander !

Après avoir donc trottiné derrière Larissa – un vrai puits de science au français parfait – zut, je n’ai pas eu l’occasion de pratiquer mon russe balbutiant avec elle – j’ai parcouru en solitaire la rue Arbat à la recherche des sensations décrites par Bulat Okudzhava

Cette artère piétonne est devenue une succession de restaurants et de boutiques de souvenirs. Mais elle compte encore moult artistes de rues et autres vendeurs de portraits. C’est un peu Montmartre disait Larissa. Mais avec l’avantage qu’on ne voit pas le Sacré Cœur. Ca c’est de moi.

Attention, il y a deux rues Arbat, l’ancienne et la nouvelle. Cherchez la première. Pas que la deuxième soit moche…. C’est juste une rue comme une autre, alors qu’il fait bon flâner dans la première.

Sécurité ? J’imagine qu’il existe des pickpockets partout, et je suis sans doute très naîve, mais je m’y suis sentie comme chez moi.

Hellas… Juliet 2019

Une semaine à Athènes avec des amis, pas de quoi bloguer nos soirées à jouer à des jeux de cartes improbables en dégustant la bière locale… mais j’ai quand même quelques petits conseils pratiques pour vous.

    Bien sûr, vous irez au Parthénon. Plutôt que de dépenser 20 euros pour l’entrée, offrez-vous un ticket « MonuMus » à 30 euros qui vous permettra, outre l’entrée à l’Acropole, de visiter l’Ancienne Agora, l’Agora Romaine, la Bibliothèque d’Hadrien, ainsi que d’autres sites du centre-ville d’Athènes. Ce billet est valable cinq jours.
  • Pour vous déplacer, le métro ou le bus sont bon marché. Mais si vous êtes à plusieurs, vous pouvez préférer le taxi, également très avantageux. Plutôt qu’Uber, utilisez comme un local l’application Beat – Ride app.
  • Nous voulions voir le Cap Sounion. Allez-y également, au coucher du soleil… mais sachez que sur place, vous ferez le tour du lieu en moins d’une heure… et encore, en prenant votre temps. Donc prévoyez d’y être en fin de journée. Pour y aller, le moyen le meilleur marché est de prendre le bus public qui vous y emmènera pour 12.5 euros, retour compris, depuis le centre ville. Départ toutes les heures. Le billet se prend directement dans le bus.
  • Comme dans bien des villes, les Freetours sont légions. Celui que j’ai suivi en compagnie de Stathis était très bien construit, un mélange de fun et de sérieux. A recommander absolument.
  • Le Musée National Archéologique est un must. Mais préparez-vous ou louez un Audio Guide si vous voulez en retirer le plus de bénéfices possibles.

Sinon, à ma grande surprise, Athènes était très peu peuplée. Pas de files d’attentes, peu de touristes. Allez-y, aidez ce beau pays à se reconstruire. Il a souffert.

Elle voyage en solitaire – 19-29 avril 2019

Le vol est matinal entre Le Cap et Johannesburg. Tant mieux, nous aurons le temps de visiter un peu la ville entre notre arrivée et « le grand rendez-vous de 18h« .

Ça, c’est en théorie. Oui, vous savez, la Théorie, le pays où tout va toujours bien !

En pratique, il y a parfois des grèves, même dans les meilleures familles. Non, je ne vais pas me plaindre car ce n’est que la deuxième fois, en d’innombrables vols, que j’ai à en subir quelques minimes conséquences.

Toujours est-il que nous n’aurons pas le temps de voir Johannessburg ou Soweto avant « le grand rendez-vous de 18h« .

C’est un beau roman, c’est une belle histoire

Je me souviens comme d’hier de ce jour où, voulant partir à Cuba “Avant que les Américains ne viennent y planter leur McDonalds et leurs Starbucks”, j’avais poussé la porte de Globetrotter à Fribourg.

Je ne savais pas trop ce que je voulais, sinon visiter La Havane, et plus si possible. J’avais une idée de budget et l’été 2016 devant moi.

Mon interlocutrice n’était pas encore Marlène, mais elle avait dû déjà comprendre un peu ce que je cherchais. Elle m’a proposé de rejoindre un groupe, après quelques jours en solo à La Havane. Un groupe ? M’exclamais-je in petto (car j’étais encore bien trop polie pour être malhonnête en public). Jamais je ne me mêlerai aux hordes qui montent et descendent des bus aux ordres d’un guide à parapluie.

Et là, l’ancêtre de Marlène a réussi un miracle : me convaincre qu’il existait des compagnies de voyage qui prônent les petits groupes, le respect des endroits visités, l’écologie, la durabilité… et que parmi elles, une pourrait me convenir.

Odile

Le match a pris. J’ai swipé à droite, Intrepid aussi. Et c’est la sixième fois que nous voyageons ensemble.

Le premier jour du voyage, il y a le « grand rendez-vous de 18h ». C’est le moment où le voyageurs font la connaissance de ceux avec qui ils vont passer les prochains jours.

Il y a en général beaucoup d’Australiens – pays d’origine d’Intrepid — des Anglais, ou Canadiens, ou Néo-Zeelandais, et par ci par là des natifs de pays non anglophones que la langue de John Oliver ne rebute pas. Des couples, des frères et sœurs, des parents et enfants (adultes), et régulièrement des voyageurs solo. Ces derniers ont le choix entre partager une chambre avec un autre voyageur isolé ou payer un supplément. C’est ce que je fais habituellement pour soigner ma misanthropie.

Je pense que si j’ai continué à voyager parfois avec cette compagnie, c’est que ma première expérience était bonne, le guide fantastique, les compagnons de voyages agréables, le trajet bien choisi et les promesses tenues pour ce qui concerne le contact avec les habitants, nous avons partagé leur table et dormi chez des particuliers à chaque étape, ce que permet la petite taille du groupe.

C’est donc avec Intrepid que je me réjouis de tenter l’Okavango Experience

Première surprise : le groupe est plus grand qu’à l’habitude. Nous serons 22 ! Cela s’explique par le fait que le véhicule qui va nous accompagner a 22 places et que ce serait du gâchis de ne pas voyager au complet. Avec nous un Tour Leader, un assistant, une chauffeure et un cuisinier. 

Pour le jour 2 qui nous amènera de Joburg à un parc de préservation des Rhinocéros, nous allons nous lever tôt. L’homme pâlit en apprenant l’heure du départ… qui est généralement celle à laquelle il se couche.

Cheval de rivière

Je rigole… et profite de ma dernière nuit dans un vrai lit.

4h45. Nous chargeons le bus. 5h. Départ. Les yeux sont petits, tout petits. Les paroles rares. Les paupières sont lourdes. Le sommeil nous gagne.

L’éléphant blanc, surnom de notre véhicule – un drôle de bus, 4X4 qui, non seulement nous transporte, mais est chargé des tentes, matelas, eau, casiers, divers compartiments à bagage – trace la route jusqu’à la frontière. Transition douce, sans problème. Un nouveau timbre sur mon passeport. Un 60ème pays à rajouter à ma liste. Bienvenue au Botswana. 

Vers la fin du jour, nous arrivons au Khama Rhino Sanctuary. Ce qui fut en d’autre temps une réserve de chasse est maintenant un havre de paix pour nombre d’animaux, seulement dérangés le soir venu par des voyageurs venus les admirer au point d’eau.

Ils sont beaux, ces animaux, oui, même les autruches, et même les buffles et phacochères. Une maman rhino nourrit son petit, des zèbres se disputent et soulèvent la poussière alentours.

La nuit tombe vite. Le temps d’arriver au camp et il fait noir. Les recommandations sont peu rassurantes : ne sortez pas pieds nus pour aller aux toilettes au milieu de la nuit, il y a des scorpions et des serpents. N’oubliez pas votre lampe frontale, … 

Rarement j’ai eu autant l’impression d’emprunter la planète aux animaux.

Le lendemain, nous serons debout aux aurores pour replier le camp et continuer notre chemin vers le nord, vers Maun, aux portes du Delta de l’Okavango.

Delta

De mes cours de géographie, j’avais appris que les deltas se jetaient dans la mer, ou un océan. On citait celui du Rhône, du Nil, de l’Amazone.

Plus tard, j’ai visité celui du Danube, du Mékong.

Et maintenant je suis dans le Delta de l’Okavango, celui qui ne se jette nulle part. Celui qui disparaît aussi mystérieusement qu’il apparaît, au cœur de l’Afrique. 

Pour trois jours et deux nuits, nous quittons la civilisation et nous enfonçons dans les méandres du Delta. Un “perchiste” pilote les légères embarcations, des mokoros, qui chacun transportent deux passagers et un peu de bagages.

Rajoutez à cela plusieurs mokoros pour transporter les tentes, les matelas, la nourriture, le matériel de cuisine etc… et vous verrez un une trentaine de ces fines pirogues se frayer un chemin entre les herbes et les roseaux.

Sur place, nous ne nous occupons presque plus de rien. Nos hôtes sont les pilotes des mokoros. Ils nous serviront de guides, nous aideront à planter les tentes, cuisineront pour nous, nous rendront attentifs à la faune locale et même chanteront et danseront autour du feu.

Les levers sont matinaux, voire très matinaux, car c’est à ce moment qu’on a le plus de chances de surprendre les animaux. Par ailleurs, même en cette saison – nous allons vers l’hiver au Botswana – la chaleur est difficile à supporter au plus clair de la journée. Le soir, au coucher du soleil, les animaux vont s’abreuver. Les giraffes, zèbres, buffles d’Afrique et phacochères font souvent équipe pour s’alerter face à la venue possible des prédateurs, l’ouïe des uns complétant la vue des autres.

Le Delta change de visage au fil des saisons et j’ai très envie de revenir le voir lorsque l’eau est à son plus haut.

Deux nuits hors du monde, à se faire réveiller au petit matin par le cris des hippopotames ennervés. Le ciel est d’une limpidité inouïe… à des kilomètres de toute pollution lumineuse. La Voie lactée s’observe à l’œil nu et réserve de nombreuses surprises à mes yeux, familiers de l’hémisphère nord. 

Retour à Maun et nous voilà partis pour 45 minutes de survol de l’Okavango. C’est une jeune botswanaise à tresses qui nous pilote dans son Cessna Brousse. Vu du ciel, le labyrinthe est encore plus impressionnant. Nous distinguons des troupeaux d’éléphants, de girafes, de buffles, mais surtout nous admirons la fabuleuse diversité du paysage qui s’étale sous nos yeux.

Vu d’en haut

Nous craquons pour un peu de confort et prenons une chambre. Ah…. L’air conditionné, la moustiquaire, la salle de bain… il en faut peu pour être heureux. Requinqués, nous poursuivons vers Nata. Après de nombreuses heures de routes, nous plantons la tente… j’avais presque oublié après ma nuit d’hôtel les délices des crochets et sardines… 

Petite virée sur un lac salé pour admirer les flamands roses et un nouveau coucher de soleil époustouflant au milieu de nulle part, une bière à la main, à songer que, comme disent les jeunes aujourd’hui, je vis ma meilleure vie.

Pour continuer sous le signe de l’eau, je vous présente la rivière Thebe que vous connaissez sans doute mieux sous le nom de Zambèze. Oui, elle change de nom en changeant de passeport.

Elle marque la frontière et abrite, elle aussi, une vie sauvage abondante. Nous pouvons nous approcher des hippos, étant dans des embarcations bien plus importantes que les frèles mokoros de l’Okavango. Et eux, habitués qu’ils sont aux touristes, ne semblent pas particulièrement s’émouvoir de notre présence. 

Encore des antilopes, des impalas, des buffles, des éléphants, une ou l’autre giraffe au loin… et l’espoir de croiser un lion demain matin à l’aube.

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Inutile de dire que la marmotte s’est résignée à se lever avant le soleil. Nous partons du camp pour rejoindre le parc national de Chobé et tenter de voir le roi de la jungle.

Un dicton dit que si les impalas sont là, c’est qu’il n’y a pas de lion aux alentours. Et bien les impalas étaient partout ce matin là. Sauf à un endroit que le guide nous montre, au loin (oui, près du tronc mort, à 100 mètres, un peu plus bas, dans les herbes, je crois qu’il y a un mâle).

Et bien oui, une membre du groupe à réussi à distinguer et à photographier deux oreilles de lion qui dépassaient des hautes herbes, exactement à l’endroit décrit par le guide. Puis-je dire que j’en ai vu un ? Je sais que je regardais dans la bonne direction. De là à pouvoir me vanter de l’avoir vu… 

Dernière nuit au Botswana. 

La route vers les chutes Victoria est relativement courte, mais il y a une frontière à passer. 

Pas de souci, on peut prendre le visa à la frontière, c’est rapide. (Oui, ça c’est de nouveau dans ce merveilleux pays qui s’appelle la Théorie. Pas au Zimbabwe).

Oui, rapide, mais pas s’il y a trois autres bus de voyageurs avant nous, qu’un seuil guichet est ouvert et que la procédure prend plusieurs minutes par touriste. 

Et tout ça sous un soleil de plomb, alors qu’il est 11h30.

Le temps d’arriver à Victoria Falls, le jour est déjà bien entamé et nous n’avons que le temps de planter la tente – une dernière fois – avant d’aller découvrir ce que Livingstone avait découvert avant nous. 

Mais avant, dur retour à la réalité, après des jours dans un Botswana calme et quasiment désert, l’arrivée dans ce coin très touristique est un choc. À peine sorti du bus, des vendeurs de divers objets artisanaux nous assaillent. 

J’ai l’impression d’être de retour à Marrakech. 

Les chutes ferment à 18heures (ferme-t-on le robinet ?) et il est plus de 16heures lorsque nous nous présentons à l’entrée. Bon plan, il ne fait pas trop chaud et le gros de la foule n’est plus là.

Et bien mes aïeux…. C’est de la belle ouvrage qu’a créée la tectonique ou je ne sais quel autre phénomène naturel. Sur des centaines de mètres de large et de haut…

Un conseil ? Le site se parcourt facilement en deux heures et ce n’est pas une mauvaise idée de s’y rendre, comme nous, en fin de journée pour éviter la chaleur et la foule. Vous pouvez, mais ce n’est pas absolument nécessaire, prendre un habit imperméable.

De multiples activités sont proposées (bungee jumping, swing, …. ) à des prix touristiques… et également un survol des chutes en hélicoptère.

Hélas.

Non seulement nous renonçons à la tranquillité offerte par le Botswana, mais également à son silence seulement troublé par les bruits de la vie des animaux. Depuis 7 heures du matin, le bal des hélices est ininterrompu.

L’aspect hyper touristique de Victoria Falls me déplaît souverainement, mais ça me met en condition pour rentrer. 

I presume…

Je n’imaginais pas aimer à ce point ce coin de terre. Quel bonheur de grignoter l’Afrique par le Sud et trouver au Botswana de telles doses de beauté.

Je reviendrai (et entre temps… je lirai, je regarderai des films et documentaires, et me souviendrai de toutes ces belles choses grâce aux photos… et aux souvenirs).

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Scatterlings of Africa – 16 au 18 avril 2019

Au moment où je grandissais, le monde était encore bien séparé entre les gentils et les méchants. Et celui qui me répond qu’aujourd’hui c’est pareil devrait arrêter de regarder des vidéos conspirationnistes.

Avant donc, il y avait les gentils américains et les méchants rouges.

Mais il y avait aussi les gentils où tout le monde était égal et les méchants où certains valaient plus que d’autres.

Et on pointait du doigt l’Afrique du Sud et son régime infâme.

Puis ce pays a donné au monde un artiste et un album qui a résonné chez tous les jeunes… Johnny Clegg, Third World Child avec son tubissime Asimbonanga. Et même les moins informés ont appris qui était Nelson Mandela.

L’histoire réservant parfois de merveilleuses surprises, non seulement le prisonnier de Robben Island fut libéré, mais son combat a porté ses fruits puis il a pris la tête de son pays, qui a enfin été réintégré à la table des nations du monde.

Pour moi c’est un premier voyage dans l’hémisphère sud, le deuxième en Afrique, continent que je grignote par ses extrémités.

Trois jours au Cap, dont un bien entammé par la fatigue de 12 heures de vol.

Une balade au front de mer, ses marchés, ses restaurants, ses quartiers cachés derrière de hautes grilles, son port empli de bateaux qui valent moult fois mon salaire annuel…. Voilà qui résume mon premier jour.

Le deuxième… direction Table Mountain, cette montagne improbable et plate qui domine toute la baie. Il y a plusieurs options pour s’y rendre. Tout d’abord les pieds. Mais pour ça, il faut se lever tôt et avoir de bonnes jambes. Je remplis entièrement le premier critère et partiellement le deuxième.

Cela dit, ce voyage, je ne le fais pas seule et mon compagnon de voyage est né sous le signe de la marmotte. (Je rajouterais bien “et de la flemme”, mais je redoute qu’il lise ces mots et ne se venge d’une manière ou d’une autre).

Donc c’est raté pour le départ à l’aube. Autre caractéristique dudit compagnon de voyage, il a quand même une petite fibre aventureuse et veut tenter de rejoindre le pied de Table Mountain par les transports en commun. “Mais oui, je te dis, il faut prendre le 107 et l’arrêt de bus est tout proche”.

Inutile de vous dire qu’une fois que nous avons trouvé le bon arrêt de bus de la ville (Les MyCiti, pour ne pas les nommer) et non pas le terminal régional (Golden Arrow), que nous avons acheté et chargé des cartes locales, que nous avons attendu le 107, puis le 106, puis un autre 107 qui n’est pas non plus venu, un bus idoine a bien voulu nous emmener jusqu’à l’arrêt proche du télécabine qui monte sur Table Mountain.

Là, la matinée est déjà très bien entammée.

Sur place, j’espérais échapper aux files d’attente, ayant acheté mon billet à l’avance sur le net. Nous étions fort nombreux à couver le même espoir… tellement nombreux que ce n’est qu’au bout de deux heures que nous avons pu embarquer dans la cabine tournante (Swiss made, hé oui !) qui nous propulse en haut en moins de cinq minutes.

En haut, une vue incroyable, si vous êtes comme moi bénis par les dieux de la météo, et une agréable promenade sur ce plateau. Plusieurs parcours sont possibles, même le plus long est très court. Ne boudez pas votre plaisir. Oh… il vente un peu, prévoyez un coupe-vent si vous êtres éolo-sensible.

Faut-il y aller ? Bien évidemment. Faut-il y aller comme moi ? Non. Évitez le milieu de la journée. Préférez l’heure d’ouverture – celle-ci dépendant de la saison, renseignez-vous sur le site.

Ou alors, visez la fin de l’après-midi et profitez du coucher du soleil. Au moment où nous sommes descendus, la file d’attente était quasi inexistante. De plus, ça vous coûtera moins cher car le billet « afternoon » est valable à partir de 13h.

Sinon oui, il est possible de grimper sur la montagne à pied. Je ne connais ni le temps à y consacrer ni la difficulté, mais pour avoir aperçu le sentier qui grimpe depuis la cabine, j’imagine que c’est assez pénible, en particulier sous le soleil tapant.

Et pour vous rendre au télécabine ? Bah, prenez le 106 ou le 107 !! Ou alors demandez à Uber de vous véhiculer, les prix sont imbattables.

C’est ce que nous avons fait pour rentrer à l’hôtel. Sous prétexte de voir comment fonctionnait l’application Uber, mon compagnon de voyage a voulu tester la chose.

Bonne idée au fond, car ça nous a permis de rencontrer celui qui serait notre chauffeur pour le lendemain.

Lever non pas à l’aube – faut pas rêver, pour retrouver Kelvin, l’Uber de la veille et le chauffeur privé pour la journée. Direction Cape Point, le Cap de Bonne Espérance, dans la langue de Voltaire.

L’homme voulait aller voir l’endroit où se rejoingnent les deux océans, je ne m’y opposais pas. Et moi je voulais voir les manchots de Boulder beach, et il ne s’y opposait pas. Le programme du jour était donc tout trouvé.

Kelvin – J’ai son numéro de téléphone en stock, n’hésitez pas à me le demander, c’est une bonne adresse — nous amène à Cape Point en s’arrêtant en route aux endroits les plus spectaculaires pour assouvir ma soif de beaux paysages.

Pour rentrer à Cape Point, il faut s’acquitter d’une taxe.

Sur place, un restaurant, un fast food, une boutique de souvenirs et une grimpée vers le phare historique. Il est possible de prendre un funiculaire, mais si vous avez deux jambes en état de fonctionner, prenez plutôt le chemin. C’est rapide et peu pénible. En haut, du vent, et plein les yeux. On voit au loin (mais je ne pense pas qu’on puisse y accéder) le nouveau phare, la lumière la plus puissante d’Afrique, et surtout le bleu, les vagues, les récifs, et ceux qui viennent se selfier.

Je ne saurais pas dire à quel point c’est beau.

Alors je vous laisse quelques images.

Et vous invite à en chercher d’autres sur le net.

Et vous encourage vivement à aller voir par vous-même.

Et les manchots ?

Il faut savoir que chaque année, à Noël, entre autre cadeaux à mes enfants, je verse une certaine somme d’argent, en leur nom, à une bonne œuvre de leur choix. Nous avons donc, au fil des ans, aidé des associations comme la Ligue Suisse contre le Cancer, Pro Infirmis, le WWF, et… SANCCOB. Oui, SANCCOB. Vous ne connaissez pas ? Ca va bientôt changer.

Voyez-vous, j’ai un fils fan de pingouins et autres manchots. Or, en cherchant un peu dans l’immensité du web, j’ai un jour trouvé l’adresse d’une association venant en aide aux “African Pinguins” et qui permettrait d’en adopter et parrainer. Or donc, d’abord mon fils, puis mes fils, au fil des ans, se sont retrouvés à soutenir SANCOBB.

Lorsque j’ai réalisé que cette association était tout proche du CAP, et qu’on pouvait aller voir ces petites bêtes, j’ai bien sûr voulu faire le détour. C’est ainsi que nous sommes arrivés à Simon’s Town.

Déjà à l’approche, on voit des panneaux “Attention Pinguins” entre deux “Attention Baboons”. Heureusement, aucune bête suicidaire ne s’est jetée devant les roues de Kelvin.

Pour approcher de la plage où les petites bêtes s’égaillent, il faut bien sûr payer son écôt. Vous allez me dire que ça commence à chiffrer… oui mais entre nous, si ça permet la préservation de la nature, de la faune, de la flore, l’entretien des lieux, le soin aux animaux malades, c’est de l’argent bien dépensé. Et puis, j’ai sans doute aperçu dans la foule des oiseaux en tenue de soirée, les petits parrainés par mes petits à moi.

Et ça, ça n’a pas de prix.

Ainsi se termine ce court séjour au Cap.

Les choses que je n’ai pas vues (et que je regrette) :

  • Un Township, parce que le côté brillant du Cap, j’ai vu, et je suis consciente qu’il n’y a pas que ça.
  • Robben Island. L’île ou se trouve la prison de Mandela. Il y a un musée maintenant.
  • Le jardin botanique. Même si ce n’est pas forcément ma tasse de thé, la flore de Cap est particulière et semble-t-il magnifiquement mise en valeur.

Demain, départ pour Johannesburg et plus (si entente).

Minsk – 7 et 8 mars 2019. Bortsch et rhombicuboctaèdre.

Pour bien visiter une ville, il faut user ses baskets, mais également essayer les transports publics.

Le métro, pas très profond, a des stations immenses, certaines ont des décors qui m’ont rappelé Pyongyang.

À l’époque soviétique, une ville avait « droit » à un métro dès que sa population dépassait le million d’habitants, d’où une incitation à venir peupler la capitale.

Sans surprise, tout est rapide, efficace, bon marché, et plein, ici aussi, de contradictions. Dans une station, une sculpture de marteau-faucille trône entre deux grands écrans diffusant des publicités.

Pourquoi prendre le métro ? Pour me rendre à la Bibliothèque Nationale de Biélorussie, qui a la forme d’un rhombicuboctaèdre. Elle est fermée le jour de ma visite, oui, on ne plaisante pas avec le 8 mai dans ce pays. En revanche, il est possible de prendre un ascenseur pour le sommet et admirer la vue sur la ville.

À Minsk, outre l’avenue Lénine, on trouve encore une rue Karl Marx, et son restaurant proposant, entre autre, un délicieux borscht et du kvas.

À la bonne vôtre !

Faut-il visiter Minsk ? Bah… oui, pourquoi pas ! Un des grands avantages, c’est la quasi absence de touristes. Ce n’est pas là que vous croiserez des hordes de Japonais / Français / États-uniens, (insert your own nemesis). Mais je pense qu’il faudrait surtout pouvoir sortir de la capitale et voir la campagne, ses mille lacs, la nature préservée.